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Joyeux anniversaire ma Muse

19 décembre 2010

Joyeux anniversaire ! C'est que pour toi !

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Chapitre 1 : Insécurité

Dougie était allongé en travers de son lit en écoutant de la musique lorsque sa mère entra sans prévenir dans sa chambre en hurlant. Dougie enleva délicatement les écouteurs de ses oreilles en regardant sa mère vociférer. Jusqu'à ce qu'il comprenne qu'elle venait de recevoir son bulletin de notes. Enfin, plutôt les résultats de ses examens d'entrée en deuxième année de LEA qu'il avait encore une fois ratés. La mère de Dougie prenait très mal les échecs et considérait aussi que ceux de Dougie étaient les siens. Elle se sentait donc en colère elle-même en même temps qu'elle apostrophait Dougie. Lequel essayait d'évacuer la colère de sa mère comme il le pouvait. Jusqu'au moment où elle lança une remarque que Dougie, pour une fois ne prit pas à la légère, il leva des yeux froids vers ceux de sa mère et en la regardant sans même ciller, il lui lâcha « Tu as raison je m'en vais de ce pas ». Puis il se retourna, s'approcha de l'armoire et en sortit une valise qu'il posa sur le lit défait. Il commençait à aborder la pile de pantalons lorsque sa mère qui, après avoir retrouvé ses esprits, l'enguirlanda de plus belle et prit la porte ne prenant pas la menace de son fils au sérieux.

Dougie, qui avait pris sa décision continuait de remplir sans bruit la valise jusqu'à ce qu'il estima qu'elle soit assez pleine puis descendit l'escalier qui menait dans l'entrée. Il ne jeta pas un regard dans la cuisine où il sentait le repas qui cuisait dans le four, ni dans le salon où il entendait la télévision débiter son habituel flot de plaisanteries douteuses et de rires faux. Il prit la direction de la porte et sans se retourner, l'ouvrit, descendit sa valise sur le perron, puis la ferma à clé, sa mère ayant pris l'habitude de ne jamais la fermer quand elle était à la maison. Il jeta le double, qu'il avait conservé depuis qu'il avait été en age de rentrer tout seul de l'école, dans le buisson qui courrait contre le mur et le chemin qui menait vers l'arrière de la maison où un petit jardin et une piscine gonflable se trouvaient.

Il ne comptait pas revenir de si tôt, la décision de partir n'ayant pas été prise à la hâte, et dans son esprit analytique, il avait étudié toutes les possibilités qui lui permettraient de sortir de l'impasse, s'il devait un jour se retrouver dans la rue.

Étant majeur, Dougie n'avait pas à se soucier de la police, ayant acquis tous ses droits cinq ans auparavant lors d'une fête donnée dans un pub du quartier où il avait réunit tous ses amis. Ce jour là il avait aussi perdu sa virginité.

Il choisit alors la solution de facilité, et alla s'installer dans le motel de l'autre côté de la ville, qui avait tous les services d'un véritable hôtel mais préférait la classification de motel qui ,disait ses propriétaires, le rendait plus accessible aux gens. Arrivé dans sa chambre, il posa sa valise dans un coin et sortit son portable qui était resté en silencieux tout le long de son trajet pour traverser la ville. Il remarqua alors que sa mère ne l'avait appelé qu'une seule fois et décida donc de consulter ses messages. Sa mère lui rappelait qu'elle était son fils et qu'il devait lui obéir et que le lendemain, elle devrait le retrouver dans son lit sous peine de sévères sanctions. Dougie, sourit dans la pénombre à demi dissipée par sa lampe de chevet qui diffusait une lueur jaune.

Chapitre 2 : La Compréhension

Sa mère n'avait jamais compris qu'aucune personne sensée n'obéissait toute sa vie sous le poids des menaces. Bien que celles ci soient rarement mises à exécution. Lorsqu'elles étaient, elles remplaçaient parfaitement toutes celles qui n'avaient pas été exécutées jusqu'à lors. Dougie n'était surement pas un enfant battu mais sa mère ayant du survivre seule avec un enfant à charge dans une ville où elle venait juste de débarquer, avait dû employer les manières fortes pour calmer le tempérament de Dougie qui avait été un enfant turbulent. Avec l'âge et l'adolescence qui s'avançait et ses périodes de fortes tensions et d'ententes cordiales, Dougie avait appris à se replier sur lui-même pour laisser à sa mère tout le soin de lui commander. Puisque Dougie obéissait la plupart du temps, sa mère n'avait aucune raison de s'inquiéter, ni de remettre son comportement en question. Par son action stricte sur Dougie, sa mère avait réussi à faire de son fils le premier dans toutes les disciplines. Dougie ne connaissant que ce mode de fonctionnement, ne comprenait pas que les autres enfants puissent sortir s'amuser même s'il voyait que cela les rendait joyeux, parce qu'il lui avait été inculqué dès son plus jeune âge que sa réussite viendrait de son travail à fournir et qu'il devait aimer le travail qu'il accomplissait, ainsi quand il l'accomplissait. Dougie trouvait l'amitié dans les livres, l'évasion dans l'astronomie, ou encore dans l'histoire ancienne, qu'il s'amusait à parcourir dans son esprit tel un voyageur du temps. Il aimait beaucoup créer des anachronismes entre les époques visitées et se demandait ce que chaque civilisation aurait pu devenir si un quelconque anachronisme avait été produit. Dougie n'avait jamais été aimé, ni détesté par ses camarades, lesquels lui vouait du respect grâce à ses notes ainsi que ses réponses toujours justes qu'il n'utilisait pas à tort et à travers, en affirmant sa supériorité sur ses camarades de classe.

vint le jour de la rentrée en classe de Seconde, il reconnaissait les têtes de ses camarades qu'il côtoyait depuis de nombreuses années. Dougie faisait des signes de tête et des sourires aux personnes qui le reconnaissait, pendant qu'il errait dans la cour sans but précis. Il n'avait jamais eu besoin de présence à ses côtés, son intellect lui suffisait amplement puisqu'il savait se plonger dans son esprit pour se créer des histoires de toutes pièces. Il évoluait ainsi observant les figures autour de lui bien qu'une partie de son cerveau était plongée dans une réflexion sur ce que l'empereur romain Jules César aurait bien pu penser d'une montre à aiguilles ou alors d'une caméra de protection qui aurait pu voir arriver son fils d'adoption qui veut le poignarder. Il s'arrêta, puisqu'il avait repéré sans vraiment y faire attention un élément qui changeait son décor de personnes habituellles. Il revint alors doucement sur ses pas. Il remarqua alors encore ce petit changement, mais ne le comprit pas tout de suite, ne voyant très clair dans cette marée humaine. Puis ses yeux finirent par s'arrêter d'eux-mêmes sur l'élément perturbateur, en effet au milieu de la foule mais tout seul, se tenait un garçon de son age. Il ne semblait pas perdu mais examinait aussi Dougie. Ils se regardèrent ainsi pendant dix secondes jusqu'à ce que la sonnerie émette son cri strident et le garçon quitta Dougie du regard.

Après l'appel rituel du début d'année, Dougie se dirigea dans sa nouvelle classe tout au fond du couloir. Son sac ne pesait pas lourd sur ses épaules, rempli seulement d'une paire de cahier et d'une trousse au cas où un professeur aurait voulu les faire travailler la première journée. Dougie connaissait l'organisation du lycée et savait donc que les changements de matières étaient soumis à des changements de classes, chaque professeur ayant sa salle privilégiée. La salle qu'il rejoignait en premier était celle de français, matière qu'il avait choisie à son inscription puisqu'à cette époque la France l'attirait au plus haut point, se disant que la culture du pays devait être contenue dans des milliers d'ouvrages tout aussi passionnant les uns que les autres.

Chapitre 3 : Ouvre les yeux

Après que Dougie aie eu sa classe de français terminée, il chercha en vain la salle suivante où devait se trouver son prochain cours, celui d'anglais, de loin sa matière de prédilection. Ne comprenant comment était régulé l'agencement des salles, il se perdit loin au fond du bâtiment bâtit en longueur. Revenant sur ses pas, il s'aperçut que les salles paires étaient du côté gauche et que les salles impaires du côté droit. Grâce à cette nouvelle indication, il reprit le numéro qu'il devait trouver et utilisa son sens de l'orientation pour finir par trouver la salle qui accueillait, son professeur ainsi que ses camarades, juste avant la deuxième sonnerie qui annonçait la fin de l'intercours. En raison de son retard important, il ne trouva une place qu'au premier rang ce qui l'empêcha d'observer la composition de sa classe. Mais de sa position, il pouvait à loisir déchiffrer les images qui couvraient le mur au-dessus du tableau ainsi que sur ses côtés ; le mur était recouvert d'affiche représentant des scènes de pièce de théâtre ou encore des agrandissements de couvertures de livre, avec leur quatrième de couverture qui donnait le résumé. C'est ainsi que Dougie découvrit avec plaisir un agrandissement d'une couverture du dernier Harry Potter avec à ses côtés l'affiche du film qui représentait Daniel Radcliffe en grandeur nature. Son professeur devait avoir la cinquantaine, il lui avait sourit lorsqu'il était entré et lui avait montré la place restante avant de faire l'appel. Il avait des cheveux gris qui lui tombait dans le cou, un paire de lunettes sur son front presque dégarni où cheminait une veine qui devait grossir et palpiter lorsqu'il se mettait en colère. Il avait le sourire facile et connaissait déjà certains élèves par les frères et sœurs, apparemment il avait une bonne mémoire visuelle et ne mettrait pas longtemps avant de se souvenir des prénoms des élèves. Dougie suivit ce premier cours avec attention, ce professeur avait une culture générale débordante qu'il démontrait avec plaisir. Quand un élève posait une question, il n'hésitait pas pour répondre à utiliser des références qui tenaient à la jeunesse de l'élève.

A la fin du cours qui passa très vite, Dougie sortit de la classe et découvrit un à un ses camarades, il les connaissait déjà à peu près tous, jusqu'à ce qu'il s'aperçoive que le garçon qui l'observait deux heures auparavant était en train de faire la même chose que lui. Il était encore dans la classe alors que Dougie se trouvait en face de l'autre côté du couloir. Il n'avait pas un regard méchant, ni inexpressif. Dougie avait l'impression de se faire étudier. Soudain le professeur surgit entre eux deux, ce qui coupa la connexion qui avait été établie implicitement puisque Dougie n'avait pas lâché son regard. Dougie secoua la tête alors qu'il reprenait ses esprits, et sortit dans la cour où il s'assit sur un banc opposé de là où il était venu. A demi guettant, a demi somnolant. Mais il ne vit pas l'Apparition. C'est comme cela que Dougie avait décidé de le surnommer, puisqu'il ne connaissait pas son prénom, et que sa manière d'apparaitre à sa vue était assez brutale. La sonnerie retentit pour annoncer le prochain qui se trouvait dans les laboratoires au rez-de-chaussée, Dougie était sûr de ne retrouver personne de sa connaissance car d'après ce qu'il savait de ses camarades de l'année dernière, aucun n'avait décidé de s'y inscrire. Ce cours s'intitulait : « Introduction à la physique quantique et mesures informatiques ». Dougie en avait eu un aperçu avec son ancien professeur de physique au collège et avait plutôt bien apprécié, ce à quoi son professeur avait répondu qu'il existait une option de ce genre dans le lycée où devait continuer ses études. C'est avec plaisir qu'il s'y était inscrit. Ile laboratoire dans lequel il venait d'entrer était assez petit et chaud à cause de la chaleur dégagée par la dizaine d'ordinateurs dont les ventilateurs tournaient à plein régime. La professeure était petite mais dégageait déjà beaucoup d'énergie par son regard. Cette fois Dougie n'était pas arrivé en retard et il put s'installer dans le fond de la classe, bien qu'il soit bon élève il n'aimait pas tellement se retrouver au premier rang. La professeure le regarda s'installer en silence mais elle affichait un très grand sourire. La deuxième sonnerie sonna mais aucun autre élève n'était entré à part Dougie. La professeure lui annonça que dans cette classe il n'y aurait que trois élèves cette année et que les deux autres avaient l'air de s'être perdus. Le lycée avait pensé fermer cette classe estimant qu'elle n'était pas rentable à cause du nombre d'élèves mais la professeure s'y était farouchement opposée arguant que dans cette matière on travaillait bien mieux en petits groupes. A la suite de cette tirade, on frappa à la porte et deux personnes entrèrent, la première était une jeune fille, avec des cheveux or qui lui arrivaient au milieu du dos mais qu'elle avait rattaché en un rapide chignon. Elle avait un visage simple sans marques, et des yeux marrons avec une couronne d'or qui entourait la pupille. Elle lui sourit et fit de même avec la professeure en s'expliquant sur son retard, son emploi du temps n'était pas conforme puisque dans la classe de français où elle est allée, elle n'avait pas été appelée, et le professeur lui avait confirmé qu'elle n'était pas dans son cours. Après un détour par l'accueil où on lui avait précisé que son emploi du temps était faux et qu'elle devait se rendre dans cette salle au lieu du cours de français. Elle avait rencontré le garçon, qui était derrière elle, à l'accueil, lui aussi était perdu. Lorsqu'elle fit un pas de côté Dougie redécouvrit l'Apparition, lequel ne l'avait pas remarqué puisqu'il guettait les réactions de la professeure qui en fin de compte ne prit pas ombrage de ce retard et trouva même amusante l'organisation du lycée. Il avait le don de faire des erreurs facilement. Lorsque l'Apparition le remarqua, il fixa encore ses yeux dans les siens.

Chapitre 4 : Volte-face

Dans sa chambre d'hôtel, Dougie réfléchissait à la manière dont il allait à présent poursuivre sa vie. En quittant sa maison, il avait quitté un toit mais il lui restait encore son travail qu'il avait effectué en mi-temps de ses études au LEA. Dougie travaillait comme technicien dans la station de radio de sa ville, qui lui assurait un revenu modeste grâce à ses connaissances en matière de son. Il avait d'ailleurs même dans sa ville de taille moyenne rencontré certains groupes comme Fight Fair dont les membres lui avaient signé quelques autographes que Dougie avait gentiment distribués à son entourage. Il pourrait, si sa situation continuait dans ce sens demander à travailler à temps plein ou reprendre un autre boulot dans une autre partie de la ville. Mais pour l'instant , il ne savait pas ce qu'il ferait dans un avenir lointain. Son futur se composait essentiellement de cette chambre d'hôtel qu'il avait maintenant occupée tout au long de la semaine, vivant de maigres économies qu'il avait amassées. Dougie se mit à penser à ses amis, les personnes qu'il avait rencontrées tout au long de sa vie, il les avait toujours considérés comme plus posées que lui, bien que son esprit était d'une critique étonnante il ne possédait pas la capacité de prévoir un plan qui pouvait agir sur la durée. La dispute avec sa mère avait provoqué en lui ce désir de partir mais le plan qu'il avait établit et le calme qu'il éprouvé lors de son départ n'avait duré qu'au plus deux jours. Jusqu'au matin où il avait débauché le midi et avait erré sans but toute l'après-midi. Il n'avait pas été pressé de retourner dans sa chambre qui lui paraissait vide, il n'y avait personne pour l'y attendre. Le reste de la semaine, il l'avait vécue dans un rêve repoussant au plus l'idée de léger désespoir qui essayait de l'envahir. Mais maintenant il était en weekend, il n'avait pas d'activité, il n'avait plus eu de contacts avec ses amis depuis la fin de ses études. Et il ressassait tout cela, dans sa chambre à peine éclairée.

Puis on frappa à la porte, Dougie n'avait aucune idée de la personne qui se tenait derrière la porte alors il se leva doucement pour regarder à travers le judas. C'était bien la dernière personne qu'il voulait revoir de sa vie entière.

Chapitre 5 : Et voici celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom

Il l'avait revu, malheureusement bien qu'il l'avait voulu par le passé, ce n'était plus le cas pour le présent et encore moins dans la situation de faiblesse où il se trouvait. Il ne fit donc pas de mouvement pour ouvrir la porte. Et se mit dos à la porte. Heureusement qu'il n'avait pas allumé la lumière bien qu'il avait été tenté la nuit tombant rapidement en cette période d'hiver. Il ne voulait le voir, il ne savait comment il avait fait pour retrouver sa trace. Il ne le voyait pas aller voir sa mère après les événements. Il ne comprenait pas et ne voulait pas comprendre. Il savait de quelle manière il était arrivé à ce stade, dos contre la porte mais il ne savait pas comment lui était arrivé devant cette porte, et il ne voulait pour rien au monde lui montrer que cette chambre était habitée. On frappa encore une fois à la porte et une voix s'éleva « Dougie ? Je suis sur que tu es derrière la porte, ou alors tu es sous la douche ». Dougie ne répondit pas, il se boucha même les oreilles. Mais il sentait encore les vibrations des coups tapés à la porte, puis pendant un moment il ne sentit plus rien, il se leva et regarda à travers le judas et vit qu'il n'y avait plus personne. Il recula pour s'asseoir sur son lit et se prit la tête dans les mains essayant de rassembler quelques idées et d'en rejeter d'autres. Il leva le regard et vit quelque chose sur la moquette rousse devant sa porte, une lettre, un papier plié qui avait apparemment été glissé pendant qu'il s'était bouché les oreilles et était prostré. Dougie le prit et le garda dans sa main un moment sans savoir s'il devait l'ouvrir et voir ce qui se trouvait à l'intérieur, ou à l'inverse le jeter directement. Après un moment où son esprit pesa le pour et le contre, il décida d'ouvrir la lettre. Elle ne contenait qu'un simple numéro de téléphone. La personne qui avait frappé à la porte n'avait pas été dupe du manège de Dougie.

Dougie avait gardé le papier dans sa main pendant quelque temps encore de sorte que son aspect différait légèrement, il était presque déchiré en deux et mouillé à cause des quelques gouttes de sueurs dues aux montées de stress qu'avait éprouvées Dougie. Il hésitait encore et doutait, il ne savait pas ce que ça voulait dire, il ne savait pas quoi faire. Le revoir et oublier ? Ou continuer de cette manière à vivre ? Un dilemme puissant se tournait et retournait dans sa tête. Il avait beau le prendre dans n'importe quel sens, il ne trouvait pas de situations agréables. Les « peut-être » et les « si » s'enchainaient dans son esprit logique qui cherchait une solution. La peur était le sentiment qui le dominait le plus en ce moment. La peur du futur. Il se laissa pourtant encore jusqu'à la fin du week-end pour faire un choix. Il savait déjà à l'avance qu'il ne pourrait pas dormir cette nuit, alors il sortit dans la ville, et s'installa sur un banc dans un parc non loin de la station de radio. Bien sur la musique dans ces moments là était son plus cher allié, c'est pourquoi il avait emmené de quoi satisfaire ses envies. Puis il laissa glisser son esprit. Il le laissa s'étendre au plus profond de lui pour ressentir son corps, il le laissa vagabonder d'une idée à l'autre sans raison apparente. C'était comme un film que lui seul pouvait comprendre. Un film qui se confondait parfois avec sa musique, les paroles étant des vecteurs de pensées. Les idées étaient reprises et agrémentées d'exemple que le cerveau de Dougie produisait. Chaque idée s'ajoutait à l'autre en formant un ensemble complexe. Puis Dougie sentit que la relaxation était arrivée à son maximum et il vit parfaitement la solution au problème qui le concernait. La meilleur chose à faire était de l'appeler et de le laisser parler, de savoir ce qu'il voulait. Ne pas prendre les devants; c'était l'autre qui venait à sa porte, c'était l'autre qui parlait.

Cette révélation traversa l'esprit de Dougie comme une flèche, si rapidement qu'il se leva d'un bond. Il marcha à grands pas pour rejoindre sa chambre de motel. L'intuition qu'il n'allait pas dormir cette nuit s'était révélée fausse.

Chapitre 6 : Flatteries

Après ce week-end mouvementé, Dougie alla à la station de radio pour son habituel travail. Ce jour là, il fit la rencontre d'un nouveau groupe qu'il allait devoir sonoriser pendant qu'il reprenaient une chanson bien connue du grand public : Just the way you are de Bruno Mars. Ce groupe était composé de cinq jeunes hommes, souriant et plein d'entrain. Ils souhaitèrent le bonjour à Dougie et lui parlèrent pendant qu'il était en train de tester leurs instruments. Les deux guitaristes étaient très différents; l'un blond avec la peau bronzée paraissait un peu taciturne, pendant que l'autre, brun avec des tâches de rousseur, affichait un sourire permanent. Et paraissait d'une jovialité assez exubérante. Dougie les admiraient quand même du coin de l'œil parce qu'il étaient assez connus, ayant commencés comme un grande partie des groupes de musique dans un garage pas vraiment chauffé avec des reprises des Beatles ou des groupes qu'ils aimaient. C'était avant qu'ils ne se mettent à composer eux-mêmes leurs chanson, et qu'ils remportent un franc succès auprès du grand public. Dougie avait presque fini lorsque le grand brun l'interpella parce qu'il trouvait que sa guitare faisait un bruit bizarre avec le micro de la station radio. Dougie vient à ses côtés et vérifia le branchement du micro à la guitare que le guitariste tenait entre ses jambes, ne voyant pas de problèmes spéciaux mais la guitare continuait à faire un son discordant, il se rappela que ce modèle avait un bouton au dos qui permettait aussi de régler le son. La guitare était toujours entre les jambes et sans se rendre compte de ce qu'il faisait étant emporté par son élan, son envie de bien faire et son souci d'efficacité puisque l'enregistrement était prévu dans quelques minutes , Dougie mit les deux sous la guitare qui furent alors à proximité de l'entrejambe du guitariste, celui ci le sentit mais ne dit rien sentant les doigts s'agiter dans le dos de sa guitare et qui lui procuraient de bonnes sensations. Il resserra même imperceptiblement son étreinte autour du manche de la guitare, pendant que ses joues rosissaient un peu. Dougie remarqua que le guitariste ne parlait plus avec ses amis, ce qui lui parut étrange du fait de son exubérance habituelle. Il leva la tête pour s'apercevoir que le guitariste le regardait avec un demi sourire. Dougie comprit alors, mais avec quelques secondes de retard, à quel endroit étaient placées ses mains. Il les retira vivement, pendant qu'une rougeur prononcée lui montait jusqu'aux oreilles. Le guitariste ne dit rien mais continua de lui sourire pendant un instant et lui merci à dans un souffle. Puis il se leva pour rejoindre ses amis qui l'attendaient et vérifia si son érection passait inaperçue dans son pantalon assez près du corps. Heureusement pour lui Dougie avait fini de calibrer la guitare juste à temps. Ce qui lui permit de passer dans la pièce d'à côté et éviter de rester trop près du guitariste qu'il avait malencontreusement mis dans une bonne condition physique. L'enregistrement et l'interview durèrent près d'une heure. À la sortie du groupe, en passant devant Dougie, le guitariste lâcha un morceau de papier qui avait appartenu à un emballage de viennoiseries en même temps qu'il adressait à Dougie un clin d'œil accompagné d'un sourire qui découvrait ses dents blanches. Ayant déjà eu l'expérience des petits mots laissés, Dougie se précipita sur celui-ci pour découvrir qu'il contenait une adresse ainsi qu'une heure de rendez-vous. Il n'y avait pas de doutes à avoir sur la signification de ce message. Le tout était de savoir si Dougie allait s'y rendre, parce qu'il fallait qu'il rappelle l'autre aussi. C'était aujourd'hui la date butoir qu'il s'était fixée. Après quelques secondes, il décida que l'autre n'était pas au courant de cette date butoir et qu'un autre jour d'attente pour lui ne ferait plus de mal, ni plus de bien. Dougie attendit patiemment la fin de son travail, en même temps qu'il pensait au guitariste puisque sa voix résonnait parfois dans la radio à cause de l'enregistrement effectué plus tôt dans la journée. Le guitariste, Danny, c'est ainsi qu'il s'appelait, Dougie s'était discrètement renseigné auprès de ses collègues, chantait aussi dans le groupe, c'était à lui que la voix grave qui le prenait parfois aux tripes appartenait.

Chapitre 7 : La rencontre

Dougie rentra vite se changer et partit à son rendez-vous qui se situait à deux rues d'ici, dans une maison qui était souvent louée. Il arriva devant la porte, prit une grande inspiration et activa la sonnerie. Une femme vint ouvrir et Dougie demanda si Danny était ici, elle lui répondit qu'il était en retard mais qu'il n'avait qu'à attendre dans le salon qu'il arrive. Cette jeune femme était belle, elle était grande, blonde, des jambes magnifiques à peine recouvertes par une jupe. Ils s'installèrent tous les deux dans le canapés, elle lui précisa qu'elle était le manager des garçons et qu'elle avait envoyé ceux-ci faire des courses dans le centre commercial à côté, histoire de leur faire signer quelques autographes et se faire un peu remarquer. Elle lui parlait tout près, de sorte que Dougie pouvait sentir son parfum qui lui montait au cerveau, elle était belle, enivrante, elle attirait les hommes à elle. Dougie pencha la tête sur le côté pendant que Daisy s'approchait doucement de lui. Elle l'embrassa. Il ne savait quoi faire, il comprenait ce qui se passait, il comprenait ce qu'il était initialement venu faire ici, mais il ne comprenait comment s'empêcher de l'embrasser, son cerveau était resté à la porte de la maison.

À cause de son cerveau déconnecté, il n'entendit pas la porte s'ouvrir, ni les garçons arriver dans le salon, Daisy continuait de l'embrasser, n'ayant aucun problème pour embrasser un garçon devant ses « petits ». Quand elle vit que Danny les regardait fixement, elle s'arrêta pour lui demander ce qui n'allait pas. Dougie vit le visage de Danny se décomposer pendant qu'il reprenait ses esprits, n'étant plus sous l'emprise de Daisy. Danny tourna les talons et monta l'escalier jusqu'à sa chambre, dont il claqua la porte. Daisy se retourna vers Dougie, ne comprenant pas pourquoi Danny avait agi de la sorte, elle appela les autres garçons qui reconnurent immédiatement Dougie comme « le technicien qui avait chauffé Danny ». Daisy, découvrant qu'elle avait volé la proie de Danny, reprocha vivement à Dougie de s'être laissé faire alors qu'il était homosexuel. Comme Dougie ne répondait rien, un des garçons pris sa défense en regardant en Daisy et lâcha « T'as jamais entendu parler des bisexuels ? ». Cette dernière rougit d'avoir accusé à tort Dougie et s'excusa auprès de lui.

Les gars réfléchirent à une solution pour qu'au moins Dougie puisse aller voir Danny sans se faire tuer avant d'avoir fait un pas dans sa chambre. Daisy proposa d'aller s'excuser, puis de demander à Danny de recevoir Dougie dans sa chambre.

Daisy monta avec Dougie pendant que les gars s'installèrent dans le canapé devant la télé. Elle se lança dans une longue plaidoirie, à la fin de laquelle Danny consentit à ce que Dougie rentre dans sa chambre. Elle était constituée uniquement d'un lit et d'une armoire, une valise était posée au pied du lit ce qui rappelait étrangement à Dougie sa propre chambre au motel. Danny était assis sur son lit et regardait Dougie entrer. Danny se leva et s'avança vers Dougie, il sentit le parfum que Daisy avait laissé sur la peau de Dougie. Il avait les yeux un peu mornes, comme un cocker, il paraissait triste comme la mort. Mais une idée lui avait traversé l'esprit lorsqu'il avait senti le parfum et un sourire avait illuminé son visage. Il se pencha jusqu'à l'oreille qui jusqu'à présent n'avait pas bougé, observant avec un peu d'inquiet les changements d'humeur de Danny. Il lui murmura alors « Je crois qu'il va falloir effacer les traces que Daisy a laissées sur toi ». Dougie sentit son cœur battre à toute vitesse dans sa poitrine, comparé avec Daisy, cette entrée en matières était beaucoup plus sensuelle et elle le rendait fou. Fou, car sa tête tournait et son cœur battait trop fort, fou parce qu'il était incapable de bouger. Alors Danny pris les devants, il glissa sa main droite dans le cou de Dougie et appuya ses lèvres contre celles de Dougie qui étaient plus qu'avides. Dougie rendit son baiser avec fougue puis un cercle avec ses bras autour de la taille de Danny qui lui avait ses deux mains dans les cheveux de Dougie. Ce dernier qui serrait Danny contre lui, sentait son bas-ventre se développer contre sa taille. Danny s'arrêta un instant dans ce tourbillon et glissa encore un fois dans le cou de Dougie jusqu'à son oreille, « je l'ai attendu toute la journée, depuis ce matin, depuis que je t'ai demandé de venir vérifier ma guitare, depuis que je t'ai vu t'en occuper avec soin, depuis que tu m'as touché avec tes yeux ». À cela Dougie répondit par un gémissement de plaisir et s'occupa d'enlever ce qui couvrait le haut du corps de Danny. Dougie sourit en découvrant le torse musclé et constellé de taches de rousseur. Danny n'était pas en reste lorsqu'il arracha promptement le T-shirt de Dougie. Il plaque sa bouche contre son torse, embrassant chaque parcelle, chaque grain de peau. Dougie renversait la tête en arrière les mains sur la tête de Danny mais sa bouche réclamait aussi son corps, elle voulait caresser, explorer, vandaliser cet inconnu. Dougie était en feu. Il releva Danny et parti à l'assaut de sa bouche, de son cou, de sa pomme d'Adam, il mordillait, léchait ce qui se trouvait su son parcours jusqu'au mont de tétons où il fit une pause. Danny gémissait, de plaisir. Il gémissait de douleur, son entrejambe était contenue dans son pantalon qui ne pouvait en contenir autant. Il arrêta Dougie dans son entreprise dévastatrice et se remit lui aussi à la tâche, il prit Dougie et entre deux baisers l'allongea sur le lit le dévêtant de son pantalon, la bosse qu'il découvrit ne lui permit pas de douter de l'ampleur du désir qui imprégnait Dougie. À quatre pattes il découvrit le ventre et les abdominaux de Dougie, ainsi que son nombril, il sentait la bosse s'agiter sur son torse pendant qu'il faisait des aller-retour du nombril jusqu'à sa bouche. Il s'apprêtait à accéder à ce qui se trouvait sous le tissu mais Dougie le prit et le retourna, déboutonnant à son tour le pantalon. Le caleçon blanc était presque transparent, le bout de tissu était prêt d'abandonner sa tâche à cause de la pression due aux attributs masculins mis en valeur. Dougie était vraiment en feu, il toucha de ses doigts les muscles de Danny, ses jambes, les sentit sous ses doigts, mais il ne pu résister d'avantage à l'appel du caleçon qu'il arracha. Il remonta vivement sur Danny sentant leurs deux peaux se toucher, se mélanger, l'embrassa. Puis redescendit et se mit à faire des appels à Danny avec sa langue, tournant autour, le faisant gémir d'attente. Enfin il s'attaqua au cœur du problème et Danny cria de plaisir lorsque les deux muqueuses entrèrent en contact, il se mordit bien vite la lèvre, se protégeant ainsi de la possibilité d'émettre à nouveau un son qui pourrait déranger ses camarades. Danny tirait sur les draps qui l'entouraient, défaisait les housses des coussins qui n'avait pas déjà été éjectés. Dougie s'arrêta, se releva et prit pied sur le sol pour prendre du recul sur le corps de Danny qui le regardait avec des yeux affamés. Danny se releva aussi pour prendre Dougie dans ses bras et le coucher pendant qu'il mettait en évidence que sa bouche ne servait pas qu'à montrer des dents blanches et à raconter des blagues. Dougie au bout d'une seule minute, alors qu'il avait fermé les yeux, les ouvrit grands, découvrant des sensations qu'il n'avait encore jamais éprouvées. Puis le poids de Danny se déplaça sur le lit, remonta jusqu'à Dougie, pour s'allonger contre lui. Tous deux n'avaient pas fini l'un avec l'autre mais cette pause grandissait encore plus le désir qu'ils éprouvaient. Danny, qui connaissait maintenant le pouvoir du murmure dans l'oreille sur Dougie, s'approcha une nouvelle fois : « Tu l'as déjà fait ? ». Dougie ne répondit pas mais se pressa sur le corps de Danny de sorte à se retrouver sur lui et effectua des mouvements suspects avec son bassin pendant qu'il était allongé sur Danny. Ce dernier sourit alors et sortit une protection de sa table de chevet en tendant le bras. Il l'installa pendant que Dougie explorait encore de sa bouche le torse de Danny. Puis Danny guida doucement Dougie jusqu'à ce que les deux ne fasse plus qu'un. Dougie et Danny gémissaient tous deux de plaisir, le premier balançait ses reins pendant que l'autre le caressait. Et lorsqu'ils arrivèrent tous les deux à l'extase après cette union, ils s'embrassèrent langoureusement et s'endormirent dans les bras de l'un et de l'autre.

Chapitre 8 : Origine

Dougie se réveilla tard dans le lit de Danny, il se souvenait parfaitement de la soirée de la veille. Heureusement pour lui, il ne travaillait que l'après-midi ce jour là. Il se retourna dans le lit pour voir si Danny se trouvait avec lui. Bien entendu, il avait dû se lever pour aller travailler. Un mot était adressé à lui sur la table de chevet. « Dougie, j'ai passé une bonne soirée, je ne sais pas si cette relation peut aller au delà d'une simple nuit. Je ne sais pas si je pourrais, ma carrière vient juste de commencer, et je ne pense pas que je sois prêt à me fixer avec quelqu'un, peut-être nous reverrons nous dans quelques années et alors nous pourrons envisager. Reste autant de temps que tu veux, mais je pars à l'autre bout du pays demain matin. Si ne nous revoyons pas, cela peut-être un adieu mais j'espère que cela ne sera qu'un au-revoir. Danny. ». Cela convenait parfaitement à Dougie, il prit le temps de se lever puisqu'il avait encore trois heures devant lui, il ne vit personne dans la maison et trouva des clés dans la cuisine. Il ferma la porte derrière lui et mit les clés dans la boite aux lettres. Ce sont des nuits comme celles là qui font reprendre un peu d'espoir. Ce soir quand il rentrera chez lui, il ne passera pas devant la maison. Cette nuit leur appartenait, et peut-être un jour il pourra dire qu'il a passé une nuit avec Danny Jones.

Mais son passé le rattrapa bien vite, il pensa au coup de téléphone qu'il devait passer le soir même. Un aspect qu'il avait complètement oublié. Il rentra dans sa chambre de motel et parti travailler. La journée se passa sans particularités, si ce n'est quand l'enregistrement des garçons passait et qu'il entendait la voix chaude de Danny, celle qui lui susurrait à l'oreille. Il rentra chez lui, s'assit sur le lit et attendit une heure avant de décrocher le téléphone et de composer le numéro. Il faisait nuit au dehors, il était environ 23h. Le téléphone sonnait, sonnait, et le répondeur se mit en route, il ne savait pas si on l'écoutait alors il ne dit presque rien, juste « salut, c'est moi » et il raccrocha. Il s'allongea sur son lit prenant conscience de l'acte qu'il venait de faire. Il venait juste de laisser derrière lui son passé proche pour renouer avec son passé lointain.

Étrangement, il dormit parfaitement bien cette nuit là. Le lendemain matin, il alla travailler et revint au midi, une lettre qu'il trouva à l'entrée, lui indiqua qu'on avait laissé un message pour lui à la réception. Le gérant du motel, lui dit que quelqu'un devait passer venir le voir ce soir à 18h dans sa chambre. Il n'avait pas laissé de nom. Mais Dougie s'en fichait, il savait très bien de qui provenait cette note. Il remercia le gérant en promettant de régler sa note habituelle en fin de semaine. Il remonta dans sa chambre, laissant la porte entrouverte et ouvrit la fenêtre pour aérer. Il rangea sa valise dans l'armoire. Après une demie-heure d'aération et de rangement, il décida de fermer portes et fenêtres et alla prendre une douche. Il était dans un état second proche de la robotique. Il fit tous les gestes mécaniquement. Puis sortit en ville, il lui restait deux heures avant la rencontre. Il se retrouva assis sur le même banc non loin de la station de radio. Il était temps pour lui. Il était maintenant, juste avant la rencontre de les faire ressurgir. Toutes ces choses, tous ces sentiments, toutes ces images qui lui appartenaient. Il devait les laisser s'exprimer, la seule fois, la dernière fois. C'était le round final, la dernière ligne droite, la dernière note qui va s'élever dans les airs et reposer en paix sur le lit de sa conscience. Il allait monter sur scène, être exposé aux feux. Pourtant il n'était pas Icare, il savait ce qu'il devait faire pour gagner ce match.

Chapitre 9 : You were the only one

L'Apparition, c'est comme cela qu'il s'appelait, qu'il s'est toujours appelé, mais son vrai nom, Dougie ne le sut que plusieurs semaines après, était Tom. Tom était très doué dans toutes les matières. Tom regardait toujours autant Dougie en cours, mais ses regards se faisaient moins insistants. Ils se battaient tous les deux pour les premières places. Alors que Dougie était un élève attentionné au cours, Tom lui, n'en avait cure, il avait le talent en lui, il répandait une aura où ce talent se dégageait. Une aura de puissance naturelle, ni bonne, ni mauvaise, une aura tout simplement. Dougie le comprenait, le savait mais il n'avait aucune relation entre eux, n'en n'auraient jamais eu sans ce jour où le professeur d'anglais leur demanda de faire un exposé par deux. Les équipes seraient décidées par le hasard, par le chapeau. Le hasard choisit Tom et Dougie, tous deux durent se parler, apprendre à se connaître, à s'apprécier. Après cet exposé qu'ils avaient brillamment réussi, ils devinrent ce qu'on peut appeler des amis, il se voyaient souvent, mangeaient ensemble. Bien qu'ils ne parlaient pas souvent tous les deux, on voyait qu'ils étaient bien ensemble, c'était comme si cela avait été naturel, qu'ils se soient trouvés l'un et l'autre. À ses 17 ans Dougie invita Tom ainsi que d'autres amis, ensemble ils s'adonnèrent à la bouteille. Tous les amis étaient occupés ailleurs lorsque Tom vint voir Dougie, il paraissait sobre, bien que son haleine n'était pas tellement fraîche. Ce jour là, le jour de ses 17 ans, Dougie apprit le pouvoir du murmure à l'oreille. Et ce fut Tom qui lui enseigna. Celui-ci, se pencha à l'oreille de son ami allongé sur le canapé de telle sorte qu'on avait l'impression qu'il dormait. Il s'approcha, doucement, de son oreille et lui glissa un « je t'aime » presque inaudible, comme s'il se retenait de le dire en même temps qu'il le faisait. Dougie ouvrit les yeux et son cœur se mit à tambouriner, fortement dans sa poitrine. Mais il fit semblant de ne pas entendre. Il sentit que Tom s'éloignait alors. Le lendemain ainsi que les jours qui suivirent, Tom ne fit aucune allusion au murmure, mais Dougie n'arrivait pas à se l'enlever de la tête. Tom ne semblait pas différend de d'habitude. Toujours attentionné avec lui, toujours aux petits soins, toujours en train de le fixer, toujours en train de sourire lorsqu'il voyait que Dougie le regardait, Toujours..., toujours amoureux. Tom était amoureux de lui, depuis longtemps, et Dougie ne l'avait pas remarqué.

Lors d'une fête donnée par un ami commun, tous les deux avaient bus, tous les deux avaient été désinhibés par l'alcool, tous les deux avaient un secret, Tom aimait en secret et Dougie avait comme secret l'amour de Tom. Tous les deux s'efforçant de ne pas le montrer à l'autre. Mais ce soir là, n'était pas comme les autres, ce soir là il parlèrent, ils parlèrent plus longtemps qu'ils ne l'avaient jamais, se révélant l'un à l'autre. Ils s'étaient installés au fond du jardin et regardaient les étoiles qui brillaient de plein feux dans ce ciel d'été, qu'aucun nuage ne venait assombrir et s'ils étaient restés un heure de plus, ils auraient pu voir une pluie d'étoiles filantes. Dougie découvrit qu'il aimait la personne auprès de laquelle il avait passé son adolescence, et Tom se trouvait renforcé dans son amour pour cette personne secrète qu'il avait toujours essayée de mettre à jour.

Tom allait se lever lorsque Dougie le prit par le bras et le maintint par terre. Dougie lui révéla qu'il avait tout entendu le jour de ses 17ans et Tom lui demanda ce qui allait se passer. Dougie ne put répondre que la vérité, il n'aurait pu mentir même si toute sa vie en dépendait, même si la seule chose avait été de le trahir pour sauver sa vie. Il lui répondit que maintenant qu'il avait trouvé la partie qui manquait à sa vie, il ne voyait pas pourquoi il devait la laisser partir, la laisser devenir une des parties de sa vie. Il lui fallait la seule, l'unique, le poids qui lui avait manqué pour le tenir au sol, les ailes qui lui permettait de s'élever au dessus des autres, et des misères quotidiennes.

Tom le regarda, longuement, comme s'il doutait des paroles de Dougie. Ce dernier ne lui permit pas de poursuivre plus loin son études des dernières phrases et se lança contre la bouche de Tom qui ne résista pas longtemps. Après ce premier baiser, ils se levèrent et se joignirent aux autres comme dans une soirée normale. Ce soir là pourtant, ils dormirent l'un contre l'autre, les doigts entrelacés.

Chapitre 9 : N'importe, du moment que tu es avec moi

Ils passèrent les six mois suivants la fête main dans la main, ils ne se quittaient presque jamais, vivant dans l'instant présent, savourant tous les jours, ils se comportaient de manière habituelle, mais avec quelque chose en plus, c'était comme si l'aura de Tom avait été déplacée sur eux deux et que l'un sans l'autre, l'aura n'était pas active. Leur complicité était au plus haut point. Ils ne s'embrassaient pas en public, ne se tenaient pas souvent la main, mais ils étaient liés tous les deux inexorablement. Ils n'avaient pas tellement de contacts physiques, sexuellement parlant, tous deux avaient déjà pratiqués avec une fille. Mais entre eux deux il n'en avait pas vraiment été question. Ils passaient toutes les journées de libre dans les bras l'un de l'autre, mais jamais d'allusions n'étaient lancées par l'un ou l'autre. Jusqu'aux 18 ans de Dougie, dans le pub non loin de sa maison, tout le monde s'amusait, on riait, on dansait, on prenait du bon temps avec ses amis. Dougie et Tom étaient ensemble ou jamais bien loin l'un de l'autre. Dougie commençait à avoir chaud, et avait bu à doses non modérées, Tom aussi. Dougie partit aux toilettes, et se plaqua le visage contre son reflet pour essayer de se rafraichir. Ne prenant pas conscience de ses actes juste de la sueur qui perlait de son front et sur ses côtes, il enleva son T-shirt. Tom qui cherchait Dougie entra dans les toilettes juste au moment où Dougie luttait contre son T-shirt, il l'aida à l'enlever en l'embrassant. Dougie sentit ses joues s'enflammer mais son cerveau ne réagissait plus, il voulait juste embrasser Tom, sentir son corps nu contre le sien, il tendit la main vers le loquet qui permettait de fermer les toilettes et le tira. Ils continuaient de s'embrasser sous la lumière crue du néon. Dougie enleva le col en v de Tom, en sentant toutes les enflures qu'étaient ses abdominaux sous ses doigts. Tom déboutonna le pantalon de Dougie en faisant passer ses mains sur la bosse que formait les parties génitales de Dougie. Dougie fit de même mais n'eut pas le temps d'utiliser les mêmes gestes Tom, celui-ci s'était agenouillé devant Dougie et avait pris dans sa bouche ce que contenait le caleçon de Dougie. Ce dernier s'appuya sur le lavabo et gémit, c'était la meilleure sensation qu'il ait jamais sentie. Et c'était celui qui l'aimait qui lui procurait. Après que Tom aie finit ce fut au tour de Dougie de s'agenouiller. Mais Tom avait une autre idée, il lui demanda de se retourner, ce que Dougie fit l'esprit embrumé mais revigoré par l'action de Tom, lequel sortit une protection de sa poche, il pencha Dougie au dessus du lavabo, et, après avoir enfilé la protection, il pénétra en lui, doucement, en priant pour ne pas lui faire de mal, lui susurrant à l'oreille qu'il est là, que tout va bien se passer. Dougie se détendit et Tom vint complètement en lui et entama des mouvements de va et vient. Lorsqu'il se rapprochait de Dougie, il lui disait à chaque fois qu'il l'aimait, comme un rythme qu'il imposait à tous les deux. Lorsque Tom sentit que le moment était venu, il se colla au corps de Dougie qui ne cessait de gémir de plaisir et lui dit « Je veux que tu sois à moi pour la vie » avant d'éjaculer en lui bien qu'ils soient tous les deux protégés. Tom et Dougie poussèrent un petit cri de jouissance tous les deux en même temps. Ils se retrouvèrent tous les deux collés l'un contre l'autre. S'embrassant comme si c'était la dernière fois. Leurs corps mêles de sueur, un ensemble uniforme de peau. Ils s'aimaient, leurs corps aussi, ce n'était qu'un couple parfait parmi tant d'autres, ils ne pouvaient pas faire autrement, l'attraction qui régnait entre eux suffisait pour les maintenir ensemble, ils ne pouvaient pas se séparer, l'amour était inusable. Ils roulaient tous les deux sur grande route qui les menait au bonheur. Quand un rallye est lancé il est impossible de l'arrêter, quand l'attraction de la Terre vous attire que faire pour l'arrêter ?

Il sortirent tous deux des toilettes se tenant la main, souriant à tous ceux qui les regardaient, souriant aussi à ceux qui les avaient entendus. Souriant tout simplement, on ne pourra jamais denier le pouvoir d'un sourire. Il se se souriaient mutuellement. Ce soir encore ils passeraient la nuit dans les bras l'un de l'autre. Cette nuit encore ils s'endormiront avec le sourire. Les doigts croisés, les têtes collées, les poitrines collées, les corps mélangés. Un seul être venait de naître.

Chapitre 11 : Tourbillon

Ils vécurent ensemble après le lycée, un appartement tous les deux, de légères disputes. De légers conflits, mais aucun ne haussait la voix et tous deux dormaient dans le même lit le soir venu. Dougie faisait le LEA et Tom faisait ses études de dentiste, les facultés étaient à deux pas l'une de l'autre. Les midis se partageaient, toutes les journées étaient presque complétement réservées l'un pour l'autre. Un symbiose, une harmonie complète. Dougie travaillait dur et était en passe de réussir, il avait de bons contacts partout où il allait. Il connaissait beaucoup de personnes via la radio, parfois on lui demandais de faire des rapides traductions quand il était en train de bosser. À la fac, il avait ses amis, à la maison, il avait son âme sœur. À l'entrée en deuxième années il accueillir un nouveau dans son amphi, un américain, un accent, une manière d'être et de parler. Ils l'accueillir à bras ouverts, et lui montrèrent les recoins où ils passaient leur temps libre entre amis. Dougie lui présenta Tom, Dougie se blottit dans les bras de Tom et Tom lui lança un sourire chaleureux de bienvenue. L'étranger s'était bien intégré et se rapprochait de Dougie au fur et à mesure que le temps passait, comme un deuxième ami, en plus de celui qu'était Tom et bien plus à ses yeux. Tom était en stage depuis une semaine et pour environ un mois dans une autre partie du pays, un stage qu'il effectuait dans un grand cabinet, décroché grâce à ses bonnes notes. Dougie était dans une situation de manque affreux, l'appartement était vide, ses yeux, ses bras, son corps, aussi de la présence de Tom. Ses amis pour lui remonter le moral l'emmenèrent dans un de leurs repaires préférés, mais Dougie était plus triste que la mort elle-même, c'était la première fois, qu'ils étaient séparés aussi longtemps et aussi loin. Harry était présent aussi, l'étranger essayait de consoler du mieux qu'il pouvait Dougie en lui servant quelques verres, qu'il buvait aussi. Dougie se laissa si bien faire, qu'il fut rapidement saoul et tomba dans les bras de Harry qui fit ce qu'il pouvait pour le maintenir et le ramener dans son propre appartement. Harry lui fit monter les escaliers, l'emmena dans sa chambre, l'allongea sur son lit et commença à le déshabiller. Harry commença par enlever le T-shirt et quand il vit le corps de Dougie qui s'offrait à lui, il ne put s'empêcher de l'embrasser. Dougie était dans un état de demi sommeil, il comprenait ce qui lui arrivait mais cela ne le dérangeait aucunement, tant qu'ils n'allaient pas plus loin. Mais Harry sentait son corps s'échauffer et la pression dans son pantalon augmenter, il enleva lui aussi son T-shirt, Dougie vit alors son torse musclé, son cerveau essayait de l'avertir, mais une partie de lui voulait continuer, il avait besoin d'une présence, Tom lui manquait de trop. Il avait pris son départ comme une trahison, il avait été brisé, en vain il s'était demandé comment il pourrait survivre un mois sans lui. Dougie ce soir là allait se venger. Et peu importe la réaction de Tom s'il l'apprenait, il faudrait déjà qu'il l'apprenne, Harry n'avait que de rares contacts avec Tom. Pendant ce temps Harry avait déboutonné son pantalon, tenait son caleçon entre ses mains, puis il découvrit une anatomie plutôt brillante qui plut à Dougie, lequel tentait tant bien que mal de faire de même. Mais Harry l'aida, caressant, léchant, absorbant la chaleur de ses lèvres, retraçant les courbes avec sa bouche, il fit crier Dougie. Il se laissa tomber sur le lit pendant que Dougie s'installait dessus, il lui rendit la pareil, avec plus de ferveur encore, sentant un corps nouveau sous sa langue, un nouveau parfum dans ses narines, qui l'excitait au plus haut point.

Dougie grimpa à l'assaut de ses tétons, mais Harry le repoussa, cherchant sous son lit une protection qu'il tendit à Dougie, celui-ci comprit et l'enfila rapidement, pendant que Harry se mettait à quatre pattes. Dougie s'approcha et caressa le dos de Harry, son ventre son bas-ventre, puis se mit contre ses fesses, massant ces dernières. Puis il pénétra en Harry qui gémit, le plaisir prenait le dessus dans la tête de Dougie, et il s'adonna à des va et vient, de plus en plus fort, faisant gémir et presque crier Harry, lequel s'était enfoncée la tête dans l'oreiller qui se trouvait devant lui. Dougie éjacula et retourna Harry pour grimper dessus et l'embrasser à pleine bouche. C'était comme si une frénésie s'était emparée de lui, comme s'il ne pouvait plus s'arrêter, il voulait ce corps, il voulait continuer à lui faire l'amour, cet homme avec un corps si ferme, si beau. Déjà il recommençait à devenir dur, il continuait de torturer la peau de Harry avec sa langue, si bien que celui-ci aussi revint dans un bel état d'excitation. Il le firent encore, cette fois-ci Harry prit Dougie sur lui et ayant pris et enfilée une nouvelle protection, fit asseoir Dougie sur son érection, lequel cria de plaisir. Tous deux donnèrent des coups de reins furieux. Ils atteignirent l'extase tous deux au même moment, et Dougie tomba en avant sur le corps en sueur de Harry, lequel le serra dans ses bras. Ils n'avaient pas rêver tous deux de découvrir autant de passion dans l'autre. Harry lui parla mais Dougie s'était endormi sur son torse, la tête dans son cou. Encore possédé par Harry qui ne s'était pas retiré, Harry ne bougea pas Dougie savourant l'instant, celui des cheveux de Dougie sur son menton, celui de leurs jambes entrelacées, celui de sa bouche sur son épaule, celui de la pression du corps de Dougie sur le sien. Repensant à tous ces autres détails Harry eut de nouveau une érection alors qu'il était encore à l'intérieur de Dougie, il sentit celui-ci respirer plus fort dans son cou, alors il le bougea pour l'allonger à côté de lui, le tenant toujours, toujours à l'intérieur de lui. Il passa une de ses jambes autour de sa taille, et caressant tout le corps de Dougie, eut des mouvement de bassin à l'intérieur de celui-ci endormi. Et il éjacula encore une fois, la dernière avant de s'endormir, dans la même position.

Le lendemain matin, Dougie se réveilla, sentant la position dans son dos et des bras autour de lui, il pensa tout d'abord à Tom mais ce souvint de la nuit qu'il avait passée avec Harry. Même si cette position ne le dérangeait en rien, Dougie se dégagea des bras de Harry qui dormait toujours. Le remord de l'acte de la veille l'accablait. Il se mit alors à pleurer silencieusement,à cause de ce qu'il avait et comment il allait le vivre en présence de Tom, lui ne l'avait jamais trompé, il avait toujours été fidèle. Comment Dougie allait se séparer du poids de culpabilité qui le couvrait ? Il s'enfuit de l'appartement, sans rien laisser, pas même un mot. Pas d'excuses. Et rentra chez lui, il se mit directement sous la douche, essayant de se débarrasser des sensations de la nuit dernière, mais quand il fermait les yeux lui revenait le grain de peau de Harry, les sensations de sa langue sur sa peau. Alors il se mit à pleurer, il pleura tant et si bien qu'il s'endormit dans son lit. La nuit tombée il se réveilla, il avait la bouche pâteuse et pleura encore. Il se leva mangea et dormit une nouvelle fois jusqu'au matin. Dans cette journée de cours, il allait faire son maximum pour éviter Harry, mais quand il arriva sur le campus, il ne le vit pas à l'endroit où, d'ordinaire ils s'attendaient. Dougie ne patienta pas et pris directement la direction de l'amphithéâtre. Il monta en haut des gradins, et dans son ascension, il vit Harry qui le regardait, c'était juste un coup d'œil, il se plaça à son opposé. Pendant tout le cours et les autres jours de la semaine, Dougie et Harry s'évitèrent le plus possible, s'adressant tout au plus de maigres sourires et des signes de la main quand ils se croisaient.

À la fin de la semaine, Tom devait rentrer pour qu'ils passent un peu de temps ensemble avant de repartir finir son stage. Dougie appréhendait, il ne savait s'il pourrait jouer la comédie assez longtemps pour que Tom ne s'aperçoive pas qu'il s'était passé quelque chose de spécial pendant son absence. Dougie attendait dans l'appartement, on sonna à la porte. Il alla ouvrir sans regarder par le judas et tomba sur Harry. Il le fit entrer, ne sachant pas quoi dire, Tom ne devait pas arriver dans longtemps mais une petite discussion ne lui feraient pas de mal à tous les deux. Harry alla s'installer dans le canapé pendant que Dougie prenait une chaise pour s(asseoir en face de lui. Il y eut un moment de silence et Harry parla. Il n'arrêtait pas de penser à la semaine dernière, mais en même temps il ne savait pas quoi en penser, il ne savait pas si cela était bien ou pas, il ne savait ce qu'il devait faire pour remédier à la situation. Ce qu'il savait par contre c'est qu'il aimait Dougie, qu'il était amoureux de lui. C'était bien la dernière chose qu'il voulait entendre et Tom aussi.

Chapitre 12 : Évidemment c'est la fin maintenant, je ne reviendrais plus jamais, je suis venu, j'ai vu, tu m'as vaincu

Tom était entré tout doucement pour faire une surprise à Dougie. Il avait glissé la clé dans la porte essayant de ne pas briser le silence qui régnait dans la cage d'escalier. Dans le couloir de l'entrée, déjà quelque chose lui avait semblé étrange, il n'entendait pas le bruit de la télévision ou de la musique que Dougie mettait parfois en fond sonore. Il n'entendait rien, mais il savait que Dougie était là, les lumières du couloir étaient allumées ainsi que celles du salon. Il avança à pas de loups, jusqu'à la porte du salon puis entendit une voix d'homme qu'il reconnut pas comme étant celle de Dougie mais celle de Harry. Tom aimait bien Harry, son accent était assez drôle et il semblait ami avec Dougie. Il lui parlait du week-end dernier pendant que Tom était absent. Tom avait vu toute la détresse dans les yeux de Dougie quand il lui avait annoncé où se trouvait le stage qu'il avait négocié, il avait fait semblant de l'ignorer, sachant que cette détresse pouvait l'envahir à son tour mais il était obligé d'y aller. Ce stage pourrait lui ouvrir les portes de nombreux cabinets par la suite. Dougie n'avait rien dit, comprenant l'importance que cela prenait pour Tom mais ses yeux le trahissait à chaque fois qu'ils en parlaient. Harry parlait de ce qu'ils avaient fait samedi dernier. Tom comprit alors de quoi il retournait, il entra alors dans une colère sourde, mais il attendit que Harry finisse son monologue, jusqu'à la dernière phrase, « Tout cela parce que je t'aime ». Tom entra alors lentement dans la pièce, les larmes au bord des yeux, le rouge au joues, les poings fermés. Il regarda Dougie qui paraissait terrifié et Harry encore honteux de ce qu'il venait de dire et effrayé par l'aura de colère que dégageait Tom. Ce dernier s'avança vers Dougie, le regarda d'un air méprisant et le gifla d'une force qui le fit valser, lui et sa chaise. Harry s'était levé d'un bond pour essayer de s'interposer mais Tom s'était retourné vers et l'avait pris par le col. Ils se battaient maintenant, l'un poussé par la force du désespoir l'autre par le désir de riposte. Ils dévastaient tout sur leur passage détruisant table basse, télévision, cadres accrochés au mur et chaines-hifi. Ils ne s'arrêtaient pas bien que Dougie leur hurlasse de le faire. C'était de la rage. Il commençaient tous les deux à perdre du sang. Dougie s'éloigna aussi discrètement qu'il pouvait, il était encore sous le choc de la gifle qu'il s'était prise. Il chercha son téléphone dans les poches de son manteau posé plus loin sur un fauteuil. Lorsqu'il l'atteignit, les deux combattants commençaient à perdre de la force mais étaient encore tous les deux en mauvaise posture, les coups répétitifs à la tête avaient brisés des nez, ouverts de arcades, créés des coquards, ou encore ouverts des lèvres. Des côtes devaient être brisées ou fêlées car les deux visages se tordaient de douleur lorsque l'un d'entre recevait ou portait un coup. Dougie composa le numéro des pompiers en expliquant le plus rapidement la situation, normalement ils devraient être sur place dans quelques minutes. Mais déjà Harry reposait à terre, du sang coulant de sa tête et Tom se dressait chancelant vers Dougie, le visage était presque méconnaissable mais la haine qu'il contenait suffisait à rendre son expression compréhensible, Dougie se releva et couru dans sa chambre. Il ferma la porte. Mais il entendit Tom qui s'était arrêté devant, il entendit un coup contre la porte. Et il entendit une voix s'élever de l'autre côté. «  Dougie, quand je t'ai dit que je voulais que tu sois à moi pour la vie, je ne mentais pas. Seulement je le voulais, et je me rends compte que je ne le peux pas. Mais ce que je peux faire, c'est t'aimer pour toujours et cela tu ne pourras pas me l'enlever. ». Il avait prononcé ces paroles difficilement, ayant du mal à respiré et au moment où il eut fini, Dougie entendit fracas de l'autre côté de la porte. Il devait s'être évanoui et être tombé devant la porte. Dougie se mit à pleurer, recroquevillé sur son lit, puis les pompiers arrivèrent accompagnés de la police. Il emmenèrent Tom et Harry à l'hôpital, considérant que Dougie pourrait s'en sortir tout seul malgré l'état de choc apparent dans lequel il était.

Chapitre 13 : Retour vers le passé

Depuis ce jour-là, n'avait revu ni l'un, ni l'autre, et dans les deux cas c'était entièrement de sa faute. L'un parce qu'il l'avait trompé, l'autre parce qu'il s'était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Depuis ce jour, Dougie n'avait jamais eu la conscience tranquille, de plus il se repentait chaque instant par le fait qu'il avait envoyé l'un en prison pour blessures aggravées et l'autre ne tenait debout que grâces à des béquilles, son cerveau avait subi des lésions presque irréparables et il devait tenir un traitement de longue haleine.

Et aujourd'hui il allait le revoir, retrouver son passé, son passé heureux, son passé douloureux. Ce qu'il avait enfoui, ce qu'il avait enfermé. Aujourd'hui était venu le moment de mettre fin à toutes ces douleurs et de se faire pardonner.

Il se leva de son banc, regarda sa montre et vit qu'il lui restait juste assez de temps pour rentrer chez lui. Il marcha plus rapidement qu'à l'allée, pressé de rejoindre son destin. Il arriva quelques minutes avant l'heure fixée du rendez-vous. Il s'assit sur son lit et attendit. On frappa à la porte, il alla ouvrir et fit entrer Tom. Ils avaient tous les deux changés, ils étaient tous les deux plus matures. Dougie fit signe à Tom de s'asseoir sur le lit pendant qu'il approchait un fauteuil. Il se regardèrent, s'étudiant, s'observant, se détaillant, cherchant chacun chez l'autre le symbole des années passées. Tom ouvrit la bouche mais se ravisa, Dougie lança alors la conversation :

« 

-Je suis désolé.

-Je sais.

-Pourquoi j'ai fait ça ?

-Parce que c'est toi et que tu en avais envie, sache que je ne regrette pas mon geste, je crois que tu le méritais.

- C'est vrai.

Silence

-Et Harry, Tu l'as revu ?

-Non je ne pouvais pas, j'avais trop honte de ce que je vous avais fait à tous les deux.

-Moi j'y suis allé, si tu savais dans quel état il est maintenant, je l'ai revu et je lui ai demandé pardon, je lui ai demandé de trouver la force de me pardonner de lui avoir fait autant de mal aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur. Il m'a regardé, il m'a regardé longuement, de haut en bas comme s'il procédait à un examen minutieux de chaque parcelle de mon corps, pour découvrir si je méritais de me faire pardonner. Et tu sais ce qu'il m'a répondu ? Il m'a simplement dit « oui » et tu sais quoi, je me suis agenouillé sur son lit et j'ai pleuré, j'ai pleuré comme un enfant, je me suis vidé sur ce lit. Et tu sais ce que j'ai fait par la suite, quand mes larmes se sont arrêtées, je lui ai demandé ce que je pouvais faire pour l'aider, pour lui permettre de surmonter ça. Il m'a dit en me regardant droit dans les yeux, « un jour j'ai vu un ange, il m'a dit que se repentir ne prenait vraiment de sens lorsque l'on était en paix avec soi même et que l'on comprenait pourquoi l'on devait se repentir ». Je n'ai rien répondu et je suis parti. Je suis venu directement ici, je suis venu te chercher, pour te demander pardon de t'avoir aimé aussi fort, d'avoir aimé une seule personne aussi fort dans sa vie, le pardon de mon amour. »

Dougie ne répondit rien, avec cette visite il s'était apprêté à devoir rendre des comptes. Là il était abasourdi par la tournure des choses. Il avait cru pleurer de honte, demander à genoux, implorer Tom mais pas cela.

« 

-Tom je ne sais pas quoi répondre tu me prends au dépourvu je n'y avait jamais pensé sous cet angle là, pendant quatre ans, je me suis torturé, honteux, de ce que je vous avais fait à tous les deux. À mes yeux, j'étais le seul responsable de ton crime, j'étais la personne qui aurait du payer pour vous deux. Je croyais que tu venais pour me dire que tu me pardonnait de mes actes, mais je décrouv que tu as dépassé ce stade, et tu me demandes de nous pardonner notre amour, non laisse moi finir. Notre amour, parce que si je ne l'avais pas voulu, nous ne nous serions pas aimés comme nous le firent. Nous ne nous serions pas développés côte à côte sans l'accord de l'un d'entre nous. Sans le consentement des deux parties, c'est pourquoi, je te pardonne parce qu'en faisant cela je pardonnerais à celui que j'ai aimé, aime et aimerais. De cette manière, je te demande aussi de me pardonner mon amour pour toi qui me poussa à agir de la sorte.

-Dougie, je sais pourquoi, je comprends maintenant, tout est clair entre nous. Ce ne sera pas possible d'être comme avant mais nous nous aimons et je crois, qu'en l'honneur de ce que nous fûmes, ce que nous sommes, et ce que nous serons, nous survivrons une fois de plus. Car sans toi, je suis une épave, tu le capitaine de mon navire, tu guides mes pas, tu es la lumière de ma vie. Je fus, je suis mais je ne serais jamais rien sans toi.

-Je t'aime Tom.

-Pour toujours Dougie.

 

Et ils s'embrassèrent.

Sommaire: 

  • Chapitre 1 : Insécurité

     

  • Chapitre 2 : La compréhension

     

  • Chapitre 3 : Ouvre les yeux

     

  • Chapitre 4 : Volte-face

     

  • Chapitre 5 : Et voici-celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom

     

  • Chapitre 6 : Flatteries

     

  • Chapitre 7 : La rencontre

     

  • Chapitre 8 : Origine

     

  • Chapitre 9 : You were the only one

     

  • Chapitre 10 : N'importe, du moment que tu es avec moi

     

  • Chapitre 11 : Tourbillon

     

  • Chapitre 12 : Évidemment c'est la fin maintenant, je ne reviendrais plus jamais, je suis venu, j'ai vu, tu m'as vaincu

     

  • Chapitre 13 : Retour vers le passé

 

ÉNIGME : Au début du commencement, une lettre tu trouveras, de celle ci une phrase tu devineras.

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Joyeux anniversaire ma Muse
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